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Les professionnels veulent plus de flexibilité et moins de réunions

En France, les actifs souhaitent encore plus de flexibilité en termes de lieux et d’horaires de travail. Et ils souhaitent limiter les réunions, trop souvent sources d’improductivité.

Les actifs français sont 71 % à déclarer travailler dans un environnement de travail flexible : 40 % à la fois en termes de lieux et d’horaires, 14 % uniquement en termes de lieux, 17 % seulement en termes d’horaires, selon un récent sondage OpinionWay pour Slack. Celui-ci a pour thème « Les actifs et les conditions de travail flexibles » et a été réalisé en ligne fin octobre auprès d’un échantillon représentatif de 1075 actifs,. Ce qui n’empêche pas 76 % d’entre eux de vouloir encore plus de flexibilité, dont 43 % à la fois en termes de lieux et d’horaires.

De plus, ils sont 46 % à envisager de changer d’emploi dans les 12 prochains mois en raison d’un manque de flexibilité concernant les jours ou horaires de travail à distance (+ 5 points en 6 mois).

La plateforme de communication collaborative américaine Slack, qui se définit désormais comme un « QG numérique » (espace de travail centralisé avec automatisation de tâches via des applications et des flux de travail) en est persuadée : à l’ère post-Covid un retour au bureau n’est ni attendu unanimement par les salariés ni souhaitable d’un point de vue managérial ; le travail hybride offre des gains de productivité concrets et l’engagement des salariés est positivement influencé lorsqu’un meilleur équilibre vie privée / vie professionnelle s’instaure.

Alors qu’avant la crise sanitaire les usages restaient limités, les professionnels sont désormais habitués aux outils collaboratifs, que ce soit les applications de messagerie, de visio, de partage de documents, de gestion de projet ou de QG numérique, la plupart les trouvant suffisamment flexibles.

Halte à la réunionite !

Slack s’est naturellement intéressé à la répartition du temps entre travail synchrone et asynchrone. Les actifs passent en moyenne 17h par semaine à travailler en mode asynchrone, et 6h dans des réunions en mode synchrone. C’est la moitié des actifs qui sont concernés par les réunions : ceux-ci estiment perdre en moyenne 5h par semaine dans des réunions qui auraient pu être évitées, remplaçables par des partages d’écrits, de vidéo ou d’audio. Le temps gagné en évitant ces réunions pourrait permettre avant tout de réaliser des tâches à valeur ajoutée (25%) et de réduire la fatigue (26%).

Pour Gabriel Frasconi, directeur général de Slack France, « le travail hybride et asynchrone permet aux personnes intraverties qui ne se sentent pas à l’aise en réunion d’avoir moins de contraintes et de pouvoir s’exprimer différemment. Chacun n’a plus besoin de ressembler à tout le monde, d’aller aux pots du soir après le travail. » Charlotte Defretin, analyste au Boston Consulting Group, spécialiste du monde du travail, souligne que « près des deux tiers des employés en France travaillent sur le terrain ne peuvent avoir de flexibilité de lieu, leurs entreprises doivent donc réfléchir à développer la flexibilité par ailleurs. »

de g. à d.: Julien Verdier, Slack, Gäel Chatelain-Berry, Charlotte Defretin, BCG et Gabriel Frasconi, Slack
de g. à d.: Julien Verdier, Slack, Gäel Chatelain-Berry, Charlotte Defretin, BCG et Gabriel Frasconi, Slack

Le travail asynchrone est perçu comme un moyen de mieux concilier sa vie personnelle et professionnelle (33 %) de gagner en productivité (31 %), diminuer la fatigue (31 %) et le stress (28 %). et de réduire les réunions (26 %). Il permet également de réduire la pression psychologique liée aux exigences de rapidité et de respect des délais pour 23 %. Il est dans une moindre mesure également un moyen d’améliorer la communication entre collaborateurs, managers et partenaires.

Les actifs français interrogés déclarent travailler en moyenne 17 heures par semaine en mode asynchrone, c’est à dire en différé (par écrit, clip audio ou vidéo) – par opposition au travail synchrone qui désigne le travail en temps réel (téléphone, visioconférence, réunion…).

D’après Julien Verdier, directeur de la communication de Slack France, on peut gagner du temps en remplaçant ces réunions par des « huddles » ou appels d’équipe (une fonctionnalité de Slack : appel audio par défaut, possiblement vidéo, instantané et informel). Le temps moyen d’un huddle est de 12 minutes en France, 10 minutes dans le monde.

Transformer les managers

Selon Gabriel Frasconi « il faut passer d’un management du temps à un management par objectifs et de la performance ». Gaël Chatelain-Berry, auteur, conférencier et podcaster, rappelle que dans plus de la moitié des démissions, on quitte son manager, pas son entreprise… Charlotte Defretin ajoute : « le véritable changement lié à l’hybridation du travail se fait au niveau managérial. Le manager doit plus déléguer et donner de l’autonomie à ses équipes. En outre, les employés doivent bénéficier d’une équité dans les conditions de télétravail. »

De nouveaux usages RH

Face à ces enjeux, la DRH gagne en pouvoir, que ce soit pour la formation des managers ou la gestion de la transformation de l’organisation de travail vers la digital workplace. Gabriel Frasconi donne un exemple : « L’assureur santé en ligne Alan a uniformisé son processus de recrutement dans Slack, y compris pour l’onboarding, avec des rencontres sur Slack entre nouveaux collaborateurs et employés expérimentés, selon des critères définis par la DRH. Ainsi, le QG numérique permet de développer de nouveaux usages RH. »